Charlie et le dragon

Jadis, à Pauvrille habitait un jeune garçon nommé Charlie. Il était grand, robuste, les cheveux roux, les yeux bleus ciel Il n'avait plus de parents. Ils étaient morts à la guerre.

Il vivait tout seul et il devait travailler malgré son jeune âge. Comme seule compagnie, il avait un chien en peluche. Un jour, il lut un article sur L'Indépendant : « Encore un homme mort en voulant tuer le dragon des ténèbres. »

Ce dragon donnait la vie à tout objet et faisait revivre deux personnes si on le capturait. Il partit à sa recherche.

Après être parti, Charlie dut traverser un champ occupé par des vaches, plein de boue et de bouses. Mais ses chaussures s’enfonçaient et se collaient à la terre mouillée. Il caressa alors son chien en peluche, qui lança un sortilège : la boue se glaça, devint solide et il réussit à traverser. 

Peu après, une tempête de neige survint. Un flocon merveilleux tomba dans sa main.

Il scintillait mais ne fondait pas. Tout à coup, une voix claire en sortit : « Quand tu auras gravi le volcan du dragon, tu verras une porte gardée par son fils. Celui-ci te proposera une énigme. »

Arrivé au pied du volcan, Charlie se rendit compte qu'il était impossible de le gravir car la pente était trop raide.

Il chercha alors une entrée souterraine qui lui permettrait de l'escalader.

 Il trouva une fissure suffisante pour le laisser passer. Il faisait très chaud, on avait du mal à respirer à cause d'une concentration de souffre. Les yeux fluorescents du chien éclairaient son passage. Il s'engouffra au plus profond du volcan et vit enfin des escaliers aux marches très hautes. Il monta difficilement les premières marches.

Une heure après, il arriva dans une grande salle jonchée de squelettes.

 Il s'affola et courut dans tous les sens jusqu'à ce qu'il s'arrête devant une pierre gravée de signes inconnus. Il prit la pierre. Soudain, un jet de lumière inonda la grande salle. Des grincements, des craquements, les squelettes se levaient et marchaient vers Charlie. Il hurla de toutes ses forces à la vue de ces morts vivants.

Les gigadécibels de son cri firent éclater les squelettes en mille morceaux. Une porte s'ouvrit.

 C'était le fils du dragon.

 « Que viens-tu faire ici, petit homme ?
- Je dois voir votre père.
- D'accord petit homme ! Mais avant, si tu veux poursuivre ta route, réponds à ma question :
Qu'est-ce qui marche à quatre pattes le matin, à deux pattes l'après-midi et à trois pattes le soir ?»

- Facile, c'est l'être humain : le matin, c'est un bébé, l'après-midi, un adulte sur ses deux jambes et le soir un vieillard, avec une canne."

- Bravo, vous avez réussi  à répondre à mon énigme ! Vous pouvez voir mon père."

Lorsque Charlie vit enfin le dragon, il lança sa peluche sur la créature qui se retrouva enfermée dans une immense cage. Le jeune garçon lui demanda alors de ressusciter ses parents et donner vie à son chien en peluche. La bête accepta la proposition, à condition d'être libérée de sa prison : il rendit la vie aux parents et, en échange, put sortir de sa cage.

Après ces retrouvailles, tous vécurent heureux, en famille, en compagnie de la peluche devenue un chien bien vivant.